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CARLAFAIRY
22 octobre 2008

[ ROOM 773 ]

Sans_titre_1
*

Cette nuit j'ai encore fait un mauvais rêve. Avec mes larmes sont revenus dans ma mémoire des épisodes douloureux du cancer de mon Papa. C'était en octobre 2006, cela faisait 3 mois qu'il était à l'hôpital, personne n'arrivait à expliquer la raison de ses douleurs. Mon Papa n'arrivait plus à s'alimenter, il s'étouffait dès qu'il avalait une gorgée d'eau ou une bouchée de nourriture, tout y était passé jusqu'à une bouillie infâme et mixée. Devant son amaigrissement très important (plus de 20 kg en 3 mois) le staff hospitaliconulissimo ayant un trait de génie ultime nous balance qu'il fallait lui poser une sonde gastrique pour le gaver artificiellement (ce sont leurs mots très délicats). Évidemment la sonde aurait pu être reliée directement dans l'estomac puisque mon papa ne pouvait ni boire, ni s'alimenter et que ça ne s'arrangerait pas mais non il était tellement plus agréable pour le malade de la faire passer par le nez  (on sent l'ironie et la colère dans mes propos là ?).
Décisio
n prise, voilà une interne qui déboule dans la chambre avec la délicatesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Mon Papa se réveille en sursaut, il avait subi toute une batterie d'examens qui n'avaient servi à rien dans la matinée sinon à le faire souffrir encore plus. L'autre grande gigue d'interne lui parle en hurlant (encore une qui doit croire qu'au-delà de 50 ans on est devenus sourds), lui pose des questions, s'énerve parce que mon Papa ne lui répond pas. Je suis obligée de dire à plusieurs reprises avant qu'elle ne daigne se tourner vers moi que mon Papa a également perdu la voix en plus de ne plus pouvoir manger, ni boire et que j'arrive à lire sur ses lèvres, que je vais lui traduire ce qu'il lui dit. Je vois dans le regard de mon Papa qui est affolé, qu'il a peur. Ben oui un tuyau qu'on vous passe dans le nez pour le descendre dans votre estomac, ça n'a rien d'une promenade de santé. J'essaye d'amadouer l'interne avec ma maman nous lui disons que mon Papa est très fatigué que peut-être elle pourrait lui installer cette sonde le lendemain, que ça ne changerait pas grand-chose à part le confort du malade. La gentille interne nous répond qu'elle n'est pas à notre disposition et que c'est maintenant qu'elle va le lui poser. Comme toujours, impossible pour la famille de rester dans la chambre, après avoir embrassé le front de mon Papa, serré ses mains, nous sortons. Un dernier regard, je croise ses yeux dans les miens, affolés, tristes, dépités. Doucement je referme la porte, une lumière rouge s'allume, ma maman s'éloigne dans le couloir, je ne la suis pas, je reste au plus près de mon Papa en « connexion » avec lui. Nul besoin d'être dans la même pièce à cet instant pour ressentir et imaginer ce qu'il s'y passe. J'entends les râles de mon Papa, je l'entends s'étouffer, tousser, vomir et surtout j'entends cette saleté d'interne avec une pierre à la place du cœur, lui hurler dessus, l'engueuler et ne pas tenir compte de son mal être. Une vague de larmes monte de ma poitrine à mes yeux, je suis déchirée d'entendre mon Papa souffrir et je me dis que ce n'est qu'un infime moment de tout ce qu'il endure depuis des mois... Je cherche ma maman du regard, elle a disparu au bout du couloir. Une aide soignante passe devant moi, revient sur ses pas, au milieu de mes sanglots, j'entends sa voix douce me dire que je ne devrais pas rester là, que c'est dur d'entendre quelqu'un qu'on aime souffrir, que je ne devrais pas m'infliger ça. C'est surtout à mon Papa que je ne veux pas infliger mes larmes, l'interne dragon vient de sortir de la chambre, elle repart aussi vite qu'elle a déboulé sans un mot, sans un regard pour moi ou ma maman qui est revenue. Ma maman entre dans la chambre, je suis obligée de rester au dehors, j'attends que le flot de mes larmes s'arrête pour pouvoir entrer moi aussi. Je ne pleure jamais devant mon Papa, je ne lui offre que mes sourires et ma douceur. J'inspire, j'expire... 1, 2, 3 je sèche mes larmes et je vais retrouver mon petit Papa si courageux devant ce cancer qui lui vole sa vie petit à petit...
*

Qu'importe le temps
Qu'importe l'absence
Et mes souvenirs qui tourbillonnent
Je te garde au fond de moi Papa

      

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Commentaires
I
hmmm, je vois<br /> carla baby, quelquechose me dit qu'on est frere et soeur quelquepart dans cet univers...
S
Sinon pour mon message bis<br /> <br /> Voilà quoi l'humeur du jour m'inspire ça !!!!<br /> <br /> [Bouyou]<br /> <br /> http://www.dailymotion.com/video/x2b3xk_bobby-mcferrin-dont-worry-be-happy_music
S
Très, très, très mais alors très content pour toi et ce que tu sais...<br /> <br /> Ton étoile personnelle veille vraiment sur toi et c'est tant mieux bébé chat.<br /> <br /> On se voit quand pour fêter ça ???<br /> <br /> Hein ???<br /> <br /> <br /> Quoi ????<br /> <br /> Comment ça je pense qu'à boire !!!!<br /> <br /> Suis outré! !! meême pas vrai d'abord !!!!!<br /> <br /> [Chut]<br /> <br /> [Youpi]
V
Hello mon piti ange, c'était très agréable de manger hier 12h avec moi même si c'était pas longtemps because mamzelle est oberbookée :D<br /> <br /> Tout ce que je pense de toi, de ton papa tu le sais : GRAND MONSIEUR en tout cas que cet homme là. Il me manque beaucoup.<br /> <br /> Tu as la plus grande des richesses tu as son sang dans les veines ma douce<br /> <br /> [Bisous]
G
Arf ma douce princesse, j'ai ps envie de répéter tj les mêmes mots, Tu sais trop bien ce que je pense de toi et de ton courage. Ecrire pour se souvenir pour laisser une trace un passage, un être merveilleux et plein de force ton Papa.<br /> <br /> Un vrai GRAND MONSIEUR comme on en rencontre peu dans 1 vie, j'aurais aimé le connaitre autrement qu'au travers de tes mots.
CARLAFAIRY
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