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CARLAFAIRY
18 septembre 2008

[ STAY WITH ME MY DADDY ]

daddy

Cette nuit a été bercée par des images de mon Papa, il était là souriant, en bonne santé, fort. Rien à voir avec l'être qu'il était devenu à cause de cette saleté de cancer, un homme rongé par la maladie qui n'était plus que l'ombre de lui-même. Lui jadis si fort, si musclé, si beau, souriant à la vie n'était plus qu'un corps en souffrance, rachitique, sans muscles, les yeux mouillés de larmes. Je me souviens de tant de moments si uniques et si forts. Personne ne peut comprendre, ni imaginer ce que nous avons traversé toi, moi, maman durant cette terrible année. Les mots des médecins qui tombent comme un couperet, la volonté de faire face (celle dont on ne serait pas cru capable quelques mois avant), de te sourire tout le temps, de ne t'apporter que de la douceur et du réconfort. Tous ces instants partagés avec toi, le jour, la nuit, il me semblait ne plus dormir du tout, fermer les yeux pour moi était devenu illusoire, je voulais « photographier » chaque instants, chaque gestes, chaque soupirs... Une banque de données d'images à l'infini pour ne rien regretter, ne rien oublier, te garder pour moi. Cette nuit m'est revenu en mémoire ce moment, à l'hôpital, lors d'un de tes nombreux séjours. C'était un dimanche de soleil, une journée douce, une journée où les gens sourient, où la vie pétille pendant que d'autres n'ont le cœur qu'aux larmes. Je revois cette lumière rouge au dessus de ta porte en arrivant, signe que l'équipe médicale était à l'intérieur et qu'il ne fallait pas rentrer. Je revois notre air incrédule, inquiet à moi et maman pendant que nous attendions sans que personne ait l'humanité de nous dire ce qu'il se passait. Une heure, deux heures... Je me revois me lever, laisser échapper de ma bouche un « ça suffit maintenant », me diriger vers cette porte et l'ouvrir, 3 infirmières penchées au-dessus de toi, ton regard qui s'éclaire en me voyant, un léger sourire qui se dessine pour me rassurer mais qui ne cache pas tes larmes. Je revois une des infirmières lever le nez et venir me voir, m'entraîner dans le couloir et me dire que ta chambre implantable est bouchée et que tu souffres beaucoup parce que la morphine ne peut pas s'écouler dans tes veines. Elle me dit d'une voix douce de te parler, elle sait que tu m'écoutes, que souvent c'est moi qui te fait accepter telle ou telle situation difficile. Il faut dévier la morphine dans ton bras, seulement à force de séjours, d'hospitalisations, de traitements tes bras ressemblent à une plaie géante, te faire une intraveineuse devient très douloureux voir quasi impossible parce que tes veines ne tiennent plus le coup et qu'il faut piquer, piquer, repiquer plusieurs fois de suite pour parvenir à quelque chose de stable. Je me revois entrer de nouveau dans la chambre, m'asseoir sur le bord de ton lit, prendre ta main dans la mienne, la serrer, caresser ton front bouillant et commencer à te parler d'une voix calme, douce, sereine pour te faire accepter qu'on te charcute encore une fois. Ton cancer t'a ôté tout moyen de communication, il y a longtemps que tu ne peux plus parler, plus manger, plus boire, plus bouger mais tes yeux me font oui. Je vais chercher l'infirmière, elle me demande de sortir de la chambre, même la famille n'a pas le droit d'assister aux soins. Au moment de partir je vois ton bras qui se tend vers moi, je reviens prends ta main dans la mienne, la serre, à cet instant personne n'aurait réussi à me faire sortir de cette chambre, rien n'avait plus d'importance que toi qui me demandait de rester. S'en ai suivi de longues minutes de souffrance, j'observais ton visage qui se tordait de douleur, j'essuyais tes larmes, je caressais ta main, la serrait, essayait de te rassurer par ma présence, j'étais là avec toi et je n'aurais voulu être nulle part ailleurs. Un arrêt sur image sur toi, moi et ce p----n de cancer qui était en train de me voler mon papa, petit à petit sans que nous ne puissions rien y faire...

coeur

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Commentaires
N
perdu maman meme conditions sale maladie soit forte et n oublies pas d avancer dans le sens ou il aurais voulu que tu ailles avant sa maladie big huggs Neya
C
[NUAGE de LAIT] Merci à toi et bienvenue sur mon blog, très joli pseudo tu as...
N
Que d'émotions dégage ce texte!<br /> je ne sais que dire<br /> bises<br /> jojo
C
[SUBLIME] Merci de tout coeur et bienvenue ici
S
Pour vous...que ce moments sont durs et combien on aimerait trouver les mots pour donner du réconfort...
CARLAFAIRY
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